Une Isolation Thermique par l'Extérieur (ITE) efficace repose principalement sur l’utilisation des bons matériaux d'isolation extérieure. Il existe aujourd'hui une multitude d’isolants sur le marché dont les propriétés distinctes peuvent impacter l’efficacité de l’isolation des murs. Sur quels critères se baser pour faire le bon choix ?
En résumé
- Un bon isolant assure l’efficacité énergétique et la sécurité du logement.
- Les isolants synthétiques sont les plus utilisés en France, car ils permettent une isolation thermique optimale, mais ont un très mauvais bilan environnemental.
- Les isolants naturels offrent d’excellentes performances thermiques, sont respectueux de la planète, mais sont coûteux.
- Les isolants minéraux s’adaptent à tous types de climats et de maisons.
- Le choix d’un isolant adapté repose sur le diagnostic de votre logement et de vos besoins (climat local, nature des murs extérieurs, valeurs écologiques et budget).
- Privilégiez un isolant certifié avec une résistance thermique élevée.
Quels sont les matériaux d’isolation extérieure ?
Les isolants naturels : les matériaux d'isolation extérieure les plus écologiques
Comme leur nom l’indique, les isolants naturels (ou biosourcés) proviennent de matière d’origine végétale, animale ou de matériaux recyclés.
Considérée comme l’un des meilleurs isolants naturels, la fibre de bois est fabriquée à partir de bois recyclé, disponible en vrac ou sous forme de panneaux (semi-rigides ou rigides).
Le chanvre est particulièrement écologique, car il nécessite peu d’eau et aucun insecticide ou pesticide. Bien qu’il puisse être utilisé en vrac (recommandé pour l’isolation intérieure), il est plus efficace sous forme de rouleaux, panneaux ou briquettes bétonnées.
La laine de chanvre et la fibre de bois offrent d’excellentes performances phoniques et thermiques garantissant un confort optimal en été comme en d’hiver. Résistantes aux nuisibles et respirantes, elles conviennent parfaitement à l’isolation des maisons anciennes. Au-delà d’améliorer la performance énergétique du logement, les matériaux naturels rendent le logement plus écologique.
Cependant, la pose de matériaux naturels est déconseillée dans les régions sèches, sujettes aux risques d’incendie ou trop humides (ce qui peut provoquer un affaissement des matériaux). De plus, cette alternative reste coûteuse (environ 9 et 30 € le m² pour la fibre de bois et entre 6 et 30 € le m² pour le chanvre).
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Avantages |
Inconvénients |
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Excellentes performances phoniques et thermiques |
Coûteux |
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Faible empreinte écologique |
Inflammables |
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Respirants |
Sensibles à l'humidité |
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Excellent confort d’été et d’hiver |
Durée de vie limitée |
Il existe d’autres solutions naturelles
Même si la fibre de bois et la laine de chanvre sont les principaux isolants utilisés, il existe également le liège expansé, la laine de coton et le lin.
Les isolants synthétiques : économiques et performants
Les isolants synthétiques sont très prisés pour les travaux d’isolation extérieure en raison de leur longue durée de vie, de leur légèreté, de leur maniabilité et de leur imputrescibilité.
Issu de l’industrie pétrochimique, le polystyrène expansé prend la forme de panneaux rigides formés de petites billes compressées. Pour le dire plus simplement, il s’agit d’un panneau rigide en plastique rempli de bulles de gaz.
Fabriqué à partir de plusieurs éléments chimiques (le polyol, le MDI, des agents gonflants et plusieurs additifs), le polyuréthane (PU) existe en mousse ou en panneaux (principalement utilisés pour l’isolation des murs par l’extérieur).
Comme ils résistent à l’humidité et sont sensibles au feu (ils peuvent libérer des gaz et des substances nocives pour la santé en cas d’incendie), les isolants synthétiques sont parfaits dans les régions au climat tempéré. Les isolants synthétiques sont par ailleurs très économiques (entre 10 et 20 € le m² pour le PSE et entre 10 et 25 € pour le PU).
Ils présentent cependant des inconvénients. Malgré une excellente performance thermique, ces panneaux offrent une isolation phonique moyenne et sont peu respirants. Ils ne sont donc pas compatibles avec l’ITE des maisons anciennes (en pierre notamment). Enfin, le mode de fabrication du PSE et du PU leur confère un très mauvais bilan environnemental.
À savoir
Il existe également le polystyrène extrudé (XPS), plus dense. Bien qu’il soit moins couramment utilisé que le polystyrène expansé (PSE), il partage le même procédé de fabrication et des propriétés similaires - si ce n’est que le XPS offre une meilleure isolation phonique.
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Avantages |
Inconvénients |
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Economiques |
Isolation phonique moyenne |
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Simples à manipuler |
Mauvais bilan environnemental |
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Résistants à l’humidité et à l'eau |
Inflammables |
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Haute performance thermique |
Peu respirants |
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Légers |
Faible confort d'été |
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Excellente durée de vie |
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Les isolants minéraux : durables et efficaces
Les isolants minéraux sont issus de matières non organiques comme le sable, le verre recyclé (que l’on appelle calcin) et la roche.
La laine de roche résulte de la fusion entre la roche (volcanique, basaltique ou de diabase) et le verre recyclé. Elle est disponible en panneaux rigides ou semi-rigides (idéal pour l’isolation extérieure), mais aussi en vrac ou en rouleaux. Tout comme la laine de roche, la laine de verre est le résultat de la fusion de deux matières minérales : le verre recyclé et le sable.
Imputrescibles, imperméables et résistantes au feu, les laines de roche et de verre s’adaptent à tous types de climats et de maisons. Elles offrent de bonnes performances phoniques et thermiques à un prix raisonnable (entre 5 et 15 € le m² pour la laine de roche et entre 3 et 8 € le m² pour la laine de verre).
Cependant, deux inconvénients majeurs viennent noircir le tableau :
- leur bilan environnemental contrasté dû à la fabrication énergivore et à l’utilisation de ressources naturelles non renouvelables ;
- leur durée de vie est limitée (tendance à l’affaissement).
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Avantages |
Inconvénients |
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Bonnes performances phoniques et thermiques |
Tendance à l'affaissement |
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Meilleur rapport qualité-prix |
Bilan environnemental contrasté |
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Bon confort d'été |
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Imputrescibles |
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Très bonne résistance au feu |
Comment bien choisir ses matériaux d'isolation extérieure ?
La performance de l’isolation dépend du choix des matériaux d’isolation extérieure. Quels éléments prendre en compte pour sélectionner le bon isolant ?
Définir son projet et ses besoins
L’ITE consiste à envelopper les façades d’une couche isolante pour supprimer les ponts thermiques et assurer un confort optimal. Chaque isolant possède des propriétés thermiques, mécaniques et physiques variant selon plusieurs facteurs, tels que le climat local et la nature des murs extérieurs.
Il est donc crucial de réaliser un diagnostic du logement - idéalement mené par un expert - avant de lancer le chantier. Quelques questions à se poser :
- Votre logement est-il situé dans une zone à risque incendie ? ;
- Les façades de votre maison sont-elles en bon état (absence de fissures et signes d’humidité notamment) ? ;
- Souhaitez-vous que vos travaux de rénovation énergétique soient en accord avec vos valeurs écologiques ? ;
- Quel est le climat local ? La météo est-elle capricieuse ou caniculaire ? ;
- Quels sont vos besoins (isolation thermique et phonique, facilité de mise en œuvre, durabilité de l’isolant ou encore régulation de l’humidité) ? ;
- Quel est votre budget ? Sachez que le prix de l’isolation extérieure dépend de la surface du logement. Il est compris entre 8 000 et 12 000 € pour une maison de 100 m², 24 000 € pour isoler une surface de 120 m² et peut aller jusqu’à 28 000 € pour 140 m².
Les réponses à ces questions permettront de déterminer la technique de pose, les matériaux d’isolation extérieure et l’épaisseur adaptée.
Se fier à la résistance thermique des matériaux d'isolation extérieure
La résistance thermique (ou “pouvoir isolant”) des matériaux d’isolation extérieure est un critère essentiel pour assurer la performance de son ITE. Elle mesure la capacité d’un matériau à résister aux variations de chaleur.
Plus la résistance thermique R est élevée, plus le matériau est isolant. Pour garantir une bonne performance thermique, le R d’un isolant doit se situer entre 2,8 et 3,7 m² K/W. Cette moyenne dépend de l’épaisseur du matériau et de sa conductivité (λ).
Le saviez-vous ?
Pour bénéficier d’aides financières, la résistance thermique R de l’isolant doit être d’au moins 3,7 m² K/W.
S’attarder sur les caractéristiques de l’isolant thermique
Outre la résistance thermique, un isolant performant doit idéalement avoir :
- une faible conductivité thermique (λ). Exprimée en W/m.K, elle indique la capacité d’un matériau à transmettre la chaleur ;
- un faible coefficient de transmission thermique. Exprimé en W/m².K, il mesure la capacité de la paroi à laisser s’échapper la chaleur vers l’extérieur ;
- une faible diffusivité thermique. Exprimée en m²/s, elle indique la capacité d’un matériau à transférer la chaleur ;
- une effusivité thermique élevée. Exprimée en J.K−1.m−2.s−1/2, elle reflète la capacité d’un matériau à échanger plus ou moins vite de la chaleur ;
- une capacité hydrofuge et une perméabilité à la vapeur pour empêcher l’humidité de pénétrer et d'éviter la condensation.
Privilégier un isolant certifié
La qualité, la performance et la durabilité d’une ITE dépendent principalement des matériaux d’isolation extérieure utilisés. Ces derniers doivent respecter de nombreuses normes pour pouvoir être certifiés.
Il existe plusieurs labels de référence :
- la certification ACERMI (Association pour la Certification des Matériaux Isolants) est obligatoire pour bénéficier d’aides financières. Elle garantit les performances thermiques et mécaniques des isolants ;
- la certification CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment) garantit la conformité des isolants aux normes françaises en vigueur ;
- la certification FDES (Fiches de Déclaration Environnementale et Sanitaire) certifie la conformité de l’impact environnemental et sanitaire des isolants aux normes en vigueur ;
- le label RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) certifie les entreprises qui réalisent des travaux de rénovation énergétique. Il garantit le respect des normes et l’utilisation de matériaux performants.
Un prérequis pour obtenir des aides
Un isolant certifié peut être requis pour pouvoir prétendre à des aides à la rénovation énergétique.
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Quelles sont les principales méthodes de pose de l’isolant ?
La méthode d’isolation des murs extérieurs dépend du matériau choisi, des spécificités du logement et des exigences des propriétaires. Il existe trois principales techniques de pose d’ITE :
- la pose collée, qui consiste à coller les panneaux d’isolant sur la façade à l’aide d’une colle spéciale avant de les recouvrir d’enduit (idéale pour les surfaces planes et régulières) ;
- la pose chevillée, qui consiste à fixer les panneaux d’isolants à l’aide de chevilles d’ancrages spécifiques (idéale pour les surfaces irrégulières) ;
- la pose ventilée sous bardage, qui consiste à fixer les panneaux d’isolant sur une ossature en bois ou métallique tout en laissant un espace d’air entre les deux (idéale pour les maisons humides).
Il convient ensuite d’appliquer un revêtement de finition qui donne l’aspect final à la façade tout en la protégeant des intempéries.
Vos questions sur les matériaux d’isolation extérieure
Quel isolant allie isolation thermique et acoustique ?
En plus d’être écologiques, les isolants naturels (fibre de bois et laine de chanvre) assurent une excellente isolation thermique et phonique. Assurez-vous cependant qu’ils aient une épaisseur adaptée à votre bâti et qu’ils soient compatibles avec votre environnement (la fibre de bois supporte mal l’humidité et est inflammable).
Quel est le meilleur isolant thermique pour murs extérieurs ?
Il n'y a pas de bonne réponse à cette question puisque chaque isolant a ses propres spécificités. Tout dépend de l'état de la façade, des besoins du projet, du lieu de résidence ou encore de votre budget. Globalement, si vous êtes sensibles à l’écologie, privilégiez les isolants naturels. Si vous avez un budget serré, tournez-vous vers les isolants minéraux. En revanche, si vous visez la performance, les isolants synthétiques sont effectivement les meilleurs.
Quel matériau d’isolation extérieur privilégier pour un bâti ancien ?
Une maison ancienne avec des façades en matériaux naturels (comme la pierre) nécessite un isolant adapté. Dans ce cas, optez pour un isolant respirant, tel que ceux en minéraux (les laines de roche et de verre).
