Il ne suffit pas de relier la pompe chaleur à l’électricité via un câble (ce serait trop simple). Il est crucial de respecter les normes en vigueur et de vérifier la compatibilité électrique de l’équipement avec le tableau électrique. Tout ce que vous devez savoir sur l’installation et l’alimentation de votre pompe à chaleur se trouve dans ce guide.​

En résumé

  • L’installation électrique d’une pompe à chaleur s’effectue sur un courant monophasé ou triphasé selon la puissance de l’appareil.
  • Pour une pompe à chaleur, il est conseillé d’utiliser un disjoncteur de courbe D avec un calibre adapté à l’intensité du courant.
  • La norme NF C 15-100 impose l’installation d’interrupteurs différentiels de type A, AC et F pour garantir la sécurité des occupants et le bon fonctionnement de la PAC.

Quelle installation électrique choisir pour votre pompe à chaleur ?

Bien que les pompes à chaleur utilisent des sources d’énergie renouvelables comme l’eau, l’air et la chaleur du sol, elles ne peuvent fonctionner sans une alimentation électrique adéquate. Celle-ci alimente le compresseur de la PAC, un élément clé qui permet de faire circuler le fluide frigorigène pour produire de la chaleur.

Courant monophasé

Le courant monophasé est le plus commun dans les foyers français. Il s’agit d’un circuit à deux fils fournissant un courant électrique de 230 volts (V) et pouvant supporter une puissance maximale de 12 kilovoltampère (kVA). Autrement dit, tous les appareils électriques dépendent d’un seul et même circuit.

Cette installation électrique standard approvisionne les PAC de faible puissance (de 6 à 9 kW) installées dans les petites à moyennes surfaces résidentielles ou commerciales (moins de 100 m²). 

Rien de plus simple

Si votre tableau électrique est monophasé, vous pouvez directement raccorder votre PAC monophasée via une ligne dédiée et souscrire un abonnement de 3, 6, 9 ou 12 kVA auprès de votre fournisseur d’énergie (12 étant la puissance classique de raccordement).

Courant triphasé

Le courant triphasé fournit quant à lui un courant alternatif de 400 V et supporte jusqu’à 18 kVA. Contrairement au courant monophasé, la puissance triphasée maximale (18 kVA) est distribuée en trois circuits de 6 kVA chacun. La répartition des appareils électriques sur plusieurs circuits garantit une alimentation électrique stable malgré l’alternance des courants.

Cette seconde option (plus onéreuse) est à privilégier lorsque le compteur et la PAC sont éloignés de plus de 100 mètres, mais également pour alimenter une PAC de 10 à 12 kW. Elle est donc idéale pour les grands espaces commerciaux ou industriels (entre 120 m² et 200 m² en moyenne) ayant des besoins importants en électricité et est beaucoup plus rare chez les particuliers.

En clair

Si le tableau électrique est triphasé, il faut vous tourner vers une pompe à chaleur triphasée et souscrire un abonnement de 12, 15, 18, 24, 30 ou 36 kVA auprès de votre fournisseur d’énergie

Il est possible de modifier la puissance de raccordement que ce soit pour passer d’un courant monophasé à un courant triphasé et inversement. Pour ce faire, le gestionnaire de réseau doit intervenir et, vous vous en doutez, le déplacement est facturé (le prix varie selon le fournisseur d’électricité).

Vos factures de chauffage sont trop chères ?

Installez une PAC air-air pour réduire votre consommation d’énergie et profiter du confort thermique idéal !

Obtenir mon devis gratuit

Quel disjoncteur choisir pour garantir l’alimentation de votre pompe à chaleur ?

Le disjoncteur protège vos équipements électriques en coupant l’alimentation en cas de surcharge ou de court-circuit. Comme il supporte une puissance électrique déterminée, il est important de choisir un calibre adapté à la puissance et au seuil de déclenchement de votre PAC

Privilégier le disjoncteur de courbe D

Bien qu’il existe plusieurs courbes de disjoncteur (B, C, MA et Z), le disjoncteur à courbe de déclenchement (ou de courbe D) est particulièrement recommandé pour alimenter des appareils plus puissants comme les pompes à chaleur. En effet, il supporte le pic de courant au démarrage de la PAC (que l’on appelle “seuil de déclenchement”), contrairement à un disjoncteur classique. 

Il coupe cependant l’alimentation en cas de : 

  • dépassement (même temporaire) de la valeur du courant du démarrage ;
  • présence d’humidité dans la pompe à chaleur électrique (plus particulièrement dans le compresseur) ;
  • pièces défectueuses ;
  • la vétusté de l’installation d’électricité.

Le disjoncteur de courbe C

Le disjoncteur de courbe C est couramment utilisé pour un usage domestique puisqu’il protège les appareils légers, les circuits d’éclairage, ainsi que les prises de courant.

Choisir le bon calibre

Le calibre du disjoncteur (parfois appelé “fonction nominale”) est indispensable pour protéger les appareils électriques. Il est défini par rapport à la puissance électrique maximale de la pompe à chaleur (laquelle est précisée dans la notice d’utilisation de l’appareil). 

Pour déterminer le bon calibre, il convient d’utiliser la formule suivante : Intensité du courant (I en ampères) = Puissance de la PAC (P en watts) / Tension (V en volts). Pour une pompe à chaleur de 7 kW (7 000 watts) sur un courant monophasé de 230 volts, on obtient : I = 7 000 / 230 = 30,43 ampères. Avec ce résultat, il est possible de choisir le calibre correspondant selon les données suivantes : 

Puissance électrique maximale consommée par la PAC

Calibre du disjoncteur

2200 W

10A

2200 W à 3500 W

16A

3500 W à 4500 W

20A

4500 W à 7200 W

32A

7200 W à 9000 W

40A

Sachez qu’il faut toujours prendre un calibre supérieur à la valeur obtenue. Dans notre cas, le calibre approprié serait donc le 32A courbe D.

Installer des interrupteurs différentiels

Installés à l’intérieur du tableau électrique, les interrupteurs différentiels de sensibilité 30 mA sont des protections complémentaires contre les chocs électriques et permettent d’isoler la pompe à chaleur du reste de l’installation électrique du logement. 

Conformément à la norme NF C 15-100 révisée en 2024, le tableau électrique doit comporter trois types d’interrupteurs différentiels

  • A : adapté aux appareils lourds comme les pompes à chaleur aérothermiques réversibles (air-eau et air-air), hydrothermiques ou géothermiques ;
  • AC : protège les appareils peu gourmands en énergie comme les lumières et les prises électriques ;
  • F : un Interrupteur Différentiel Résiduel (DDR) protégeant les pompes de piscine, les pompes à chaleur ou encore les climatisations.

Disjoncteur différentiel pour l’alimentation de la pompe à chaleur

Quelles normes respecter pour garantir une alimentation d’une pompe à chaleur dans les règles ?

Le raccordement électrique d’une pompe à chaleur doit respecter les normes EN 61000-3-3 concernant les fluctuations de tension, EN 61000-3-2 pour les émissions harmoniques et NF C 15-100.

La norme NF C 15-100 régit les installations électriques basse tension (1 000 volts en courant alternatif et 1 500 volts en courant continu) des logements français neufs, en rénovation ou des maisons anciennes. Elle fixe des règles de conception, de réalisation, de vérification et d’entretien pour garantir la conformité et le bon fonctionnement des installations, ainsi que la sécurité des occupants

Comme nous l’avons vu, elle impose l’installation de trois interrupteurs différentiels dans le tableau électrique, mais enjoint également : 

  • la mise à la terre de la pompe à chaleur pour évacuer le surplus de courant vers la prise de terre et protéger les occupants des risques d’électrocution et de court-circuit des appareils ;
  • l’installation de Dispositifs de Protection contre les Défauts d’Arc (DPDA) afin de protéger les circuits alimentant les pompes à chaleur ;
  • l’ajout de parafoudre sur les réseaux de communication de cuivre.

Les travaux qui impactent le réseau électrique (construction ou rénovation d’un logement) doivent respecter la réglementation et être validés par une attestation de conformité Consuel (COmité National pour la Sécurité des Usagers de l’Électricité).

Des risques en cas de non-respect

Le non-respect de la norme NF C 15-100 ne vous expose pas à des sanctions pécuniaires, mais à des risques pour votre sécurité. En effet, une pompe à chaleur non conforme peut donner lieu à des incendies ou à des électrocutions que l’assureur peut choisir de ne pas indemniser. En outre, sans attestation de conformité, le logement ne pourra pas être raccordé au réseau public ou mis en location.

Vous souhaitez installer une pompe à chaleur ?

Calculez le montant de vos aides et obtenez un devis gratuit en 2 minutes.

Installer une pompe à chaleur

Quels sont les risques liés à un mauvais branchement électrique ?

La mise en danger des occupants

Le non-respect des normes ou le mauvais branchement électrique peut entraîner plusieurs conséquences : 

  • l’endommagement des équipements tels que des surchauffes et des courts-circuits ;
  • des risques majeurs pour la sécurité des occupants puisqu’un dysfonctionnement de la pompe à chaleur augmente le risque d’accidents domestiques (comme des électrocutions ou des incendies dans les cas les plus graves) ;
  • une surconsommation d’énergie qui se traduit par des factures plus élevées (alors que, rappelons-le, une pompe à chaleur est synonyme d’économies). 

Une chute de tension

Une chute de tension se manifeste par un fonctionnement anormal des équipements électriques, voire par une incapacité à s’allumer. Plusieurs facteurs sont à surveiller si la pompe à chaleur est responsable de la chute de tension : 

  • un courant d’appel élevé lors de son démarrage ;
  • un compteur inadapté à la puissance de l’installation ;
  • des câbles électriques mal dimensionnés qui ne supportent pas la charge électrique ;
  • un dysfonctionnement du condensateur ou du compresseur de la PAC ;
  • un entretien insuffisant de la pompe à chaleur ;
  • une absence de kit de démarrage ;
  • une installation mal réalisée.

Pour éviter ces problèmes, il est recommandé d’opter pour un raccordement triphasé si la puissance de l’appareil est trop élevée. Si des dommages sont constatés, il faut réparer ceux qui peuvent l’être (changer d’abonnement d’énergie ou nettoyer l’appareil par exemple) ou remplacer les pièces endommagées de la pompe à chaleur (comme le condensateur, le moteur ou les câbles).

Le déclenchement du disjoncteur

En cas de déclenchement du disjoncteur, vous pouvez tenter d’identifier l’appareil défectueux et la cause du problème. Cependant, pour des questions de sécurité, il est préférable de faire appel à un professionnel. Ce dernier pourra : 

  • isoler la PAC si elle produit de la condensation ;
  • remplacer la pièce défectueuse ;
  • vous conseiller l’abonnement énergétique adapté à votre consommation.

FAQ sur l’alimentation d’une pompe à chaleur

Puis-je réaliser seul le raccordement électrique de ma pompe à chaleur ?

Il est recommandé de faire appel à un installateur qualifié RGE ou RGE Qualipac pour garantir une installation sécurisée et bénéficier des aides financières de l’État. En effet, l’installation d’une PAC requiert des connaissances techniques, notamment pour manipuler le tableau électrique sans danger.

Attention ! Depuis 2021, l’installation d’une pompe à chaleur pour un euro n’est plus disponible. Faites appel à l’offre Hello Watt pour éviter les arnaques et bénéficiez d’un accompagnement personnalisé tout au long de votre démarche.

Quelle est la consommation électrique d’une PAC ?

D’après l’ADEME, la consommation électrique d’une PAC varie entre 35 et 51 kWh/m² par an en moyenne. Pour maîtriser votre consommation électrique, il est impératif de définir les besoins de votre logement (notamment la surface à chauffer de votre appartement ou de votre maison), choisir une pompe à chaleur correctement dimensionnée et l’emplacement adéquat.

Il est possible de réaliser des économies plus importantes en installant une pompe à chaleur hybride (c’est-à-dire une PAC air-eau associée à une chaudière gaz à condensation) ou en couplant une PAC à des panneaux photovoltaïques.

Comment entretenir ma pompe à chaleur ?

Pour améliorer la durée de vie de votre pompe à chaleur et garantir la sécurité au sein de votre logement, nous vous recommandons d’entretenir régulièrement votre PAC. Bien qu’il faille faire appel à un professionnel pour l’entretien biannuel obligatoire (attention à bien demander plusieurs devis), vous pouvez entre temps vérifier le bon état des câbles et dépoussiérer l’équipement.

Justine Dumont
Justine Dumont

Rédactrice experte rénovation énergétique

Rédactrice web engagée, Justine rejoint Hello Watt en 2024 avec deux objectifs en tête : informer les consommateurs sur la rénovation énergétique et partager des astuces pour les aider à réaliser des économies.